top of page
Photo du rédacteurMagali Pignard

Bloqueurs de puberté : du nouveau en Italie et Nouvelle-Zélande

Italie et Nouvelle Zélande revoient leur politique, bloqueurs de puberté pour jeunes avec dysphorie de genre/s'identifiant trans

  • Le Comité National de Bioéthique italien a rendu un avis demandant des restrictions d'accès aux bloqueurs de puberté pour l'indication de dysphorie de genre. (nov. 2024)

  • Suite à une évaluation approfondie de l'impact des bloqueurs de puberté administrés à des enfants avec dysphorie de genre, le ministère de la santé recommande la prudence, sans remettre en question le modèle d'affirmation de genre. (nov. 2024)

Italie

En Italie, le débat entourant l'utilisation des bloqueurs de puberté comme traitement de la dysphorie de genre chez les enfants s'est intensifié, en lien avec le changement plus large du consensus international concernant les preuves de leur sécurité et de leur efficacité.

[En savoir plus : Évaluation des bloqueurs de puberté par le Cass Review (examen indépendant des services de genre anglais pour mineurs)]


  • En 2019, l'AIFA (Agenzia Italiana del Farmaco) avait étendu la prescription des bloqueurs de puberté pour les mineurs avec une incongruence de genre, indiquant que cette utilisation nécessite « un diagnostic confirmé par une équipe multidisciplinaire et spécialisée et dans lesquels l'assistance psychologique n'est pas décisive ».


  • En décembre 2023, le ministère de la santé a demandé au Comité national de bioéthique (CNB) et à l'AIFA de réévaluer cette utilisation. Des experts de diverses spécialités liées au thème abordé ont été auditionnés.


  • Le 22 novembre 2024, le Comité national de bioéthique (CNB) a mis à jour sa position sur l'utilisation de bloqueurs de puberté (texte intégral et résumé) : Face à l'incertitude concernant le rapport risques/bénéfices de l'utilisation de la triptoréline pour le blocage de la puberté, le CNB souhaite que ces prescriptions soient strictement limitées aux recherches cliniques financées par le ministère de la Santé.


Extrait de la déclaration de position du CNB :

Face aux potentiels bénéfices de l'utilisation de la triptoreline pour le traitement de la dysphorie de genre chez les adolescents, des éléments d'incertitude ont été identifiés, parmi lesquels le manque d'études de sécurité et d'efficacité et l'insuffisance des données de suivi des cas traités. Au cours des années suivantes, le rapport entre les bénéfices et les risques de la triptoreline a continué d'être un sujet de débat, donnant lieu à un important échange international dans la communauté scientifique, avec des résultats variés (...)
Sur la base des auditions réalisées, le CNB souligne l'insuffisance des données scientifiques sur l'utilisation des bloqueurs de la puberté et la nécessité de les renforcer, réaffirmant le besoin, souligné dans la littérature scientifique de plusieurs domaines, de nouveaux essais cliniques. (...)

→ Consulter le résumé de cette déclaration, conçu par le CNB, en français.


Ces réévaluations effectuées par une Institution reconnue remettent en question la position de la Société italienne de pédiatrie, qui continue de soutenir l'utilisation de bloqueurs, sous la supervision d'un médecin.


Nouvelle-Zélande

Le ministère de la Santé de la Nouvelle-Zélande a reconnu la rareté et la mauvaise qualité des preuves concernant les bloqueurs de puberté, mais ne remet pas en cause le modèle d'affirmation de genre.


  • Avant septembre 2022, la position officielle des autorités sanitaires néo-zélandaises était que les bloqueurs de puberté étaient « sûrs et entièrement réversibles », et recommandait les directives cliniques trans-affirmatives de Oliphant et al. 2018. Ces directives ont obtenu un score de 12 % pour la rigueur et le développement dans la revue systématique des lignes directrices internationales, Taylor 2024.


  • Cette position a été actualisée en septembre 2022.


  • En 2023, le ministère de la Santé a entrepris une évaluation approfondie des preuves de la sécurité et des effets à long terme des bloqueurs de puberté chez les adolescents atteints de dysphorie de genre.


Suite aux résultats de cette synthèse des preuves [evidence brief], le ministère de la Santé a annoncé le 21 novembre 2024 de nouvelles orientations concernant sa prescription et son utilisation chez les adolescents présentant une dysphorie de genre, sans toutefois remettre en cause le modèle d'affirmation de genre.


« Dans l'ensemble, l'évaluation des preuves a révélé des limitations significatives dans la qualité des preuves concernant les bénéfices ou les risques (ou leur absence) de l'utilisation des bloqueurs de puberté. Cela signifie qu'il n'y a pas de base suffisante pour affirmer que les bloqueurs de puberté sont sûrs ou réversibles (ou non) lorsqu'ils sont utilisés comme intervention pour la dysphorie de genre chez les adolescents. (...)

Les cliniciens doivent adopter une approche holistique et effectuer une évaluation complète dans la fourniture de soins d’affirmation de genre. Les bloqueurs de puberté font partie d’un éventail d’options (par exemple, médicales, de santé mentale et de soutien social) que les cliniciens peuvent discuter avec les individus et leurs familles. (...)

Les cliniciens doivent faire preuve de prudence dans la prescription (...) et faire partie d'une équipe interprofessionnelle offrant un éventail complet de soutien (...) Lors de leur évaluation, les cliniciens doivent prendre en compte la possible présence d'autres conditions associées. Les jeunes qui éprouvent une incongruence de genre présentent des taux plus élevés d'anxiété, de dépression et d'idées suicidaires. Ils doivent avoir un accès rapide à des soutiens thérapeutiques qui répondent à leurs besoins en santé mentale. (...) Le ministère de la Santé attend des professionnels de santé qu'ils abordent les discussions cliniques concernant les bloqueurs de puberté en tenant compte du manque de recherche de haute qualité sur les avantages et les risques associés à l'utilisation de ces médicaments ».



Le gouvernement lance en parallèle une consultation sur la question de savoir s’il devrait y avoir des mesures de sécurité supplémentaires pour les bloqueurs de puberté, telles que des réglementations en vertu de la loi sur les médicaments. Cette consultation sera terminée en janvier 2025.


En savoir plus : Kiwis expose puberty blocker fraud, Bernard Lane, Gender Clinic News, 27 nov. 2024


48 vues0 commentaire

コメント


bottom of page