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Le Dutch Protocol : à l'origine des interventions hormonales chez les mineurs

À partir du début des années 2010, la médecine internationale du genre s’est basée sur les résultats d’une expérience hollandaise : cette expérience a commencé à la fin des années 90, elle est connue sous le nom de « Dutch Protocol » (voir les conditions du protocole, 2006).

Dans cette expérience innovante, 70 adolescents présélectionnés étaient soumis à une suppression de la puberté via l’administration de GnRHa (bloqueurs de puberté) (de 12 à 16 ans), suivie d’hormones sexuelles croisées (16 à 18 ans) et d’interventions chirurgicales (< 18 ans), avec suivi sur 1,5 an après la transition complète.

Ces résultats ont été documentés dans 2 études : en 2011 et en 2014, celle-ci n'ayant plus que 55 sujets. Elles ont conclu à une amélioration sur le plan psychologique et une réduction de la dysphorie de genre.


Depuis, plusieurs chercheurs ont mis en évidence le faible niveau de preuves de ces études (voir la page Critiques), et ce protocole, qui n’a jamais pu être répliqué (une étude de réplication menée en Grande-Bretagne n’a trouvé aucune amélioration (voir ci-dessous), est peu applicable étant donné la différence de profil de la population actuelle s'identifiant trans.

Critères d'inclusion au protocole

  • Âge minimum de 12 ans

  • Dysphorie de genre persistante depuis l'enfance

  • Stable sur le plan psychologique

  • Sans troubles psychiatriques comorbides graves pouvant interférer avec le processus diagnostique

  • Soutien familial.

Ce protocole a fait l’objet d’un documentaire hollandais (The Transgender Protocol, oct. 2023, sous titres anglais) diffusé à la TV hollandaise. La 2e partie traite des bloqueurs de puberté (10 min).

 

Actuellement, la transition de genre chez les mineurs suscite le débat en Hollande :

Copie d'écran du documentaire hollandais

Le parcours médical du modèle d’affirmation de genre composé de…

  • Bloqueurs de puberté

  • Hormones sexuelles croisées à vie

  • Mastectomie ou implants mammaires

  • Ablation des ovaires ou des testicules

  • Hystérectomie

  • Réassignation des organes sexuels

pouvant entraîner :

  • Des changements physiques irréversibles

  • Complications médicales/effets secondaires des médicaments

  • Complications chirurgicales

  • Infertilité

  • Arrêt d’un processus de développement normal (puberté)

…est basé sur une seule étude néerlandaise :

  • 55 sujets (seulement 40 avec des données complètes).

  • 100 % avec une dysphorie de genre débutant dans l’enfance (aucun cas de dysphorie de genre débutant à l’adolescence).

  • Seulement 1,5 an de suivi postopératoire à un âge moyen de moins de 21 ans.

  • Pas de groupe témoin.

  • Aucune évaluation des effets sur la santé physique.

  • Un adolescent est décédé des suites de complications postopératoires. Plusieurs autres personnes n’ont pas pu poursuivre leur traitement en raison de nouveaux problèmes de santé survenus suite à l’administration hormonale.

  • Dysphorie de genre et difficultés d’image corporelle inchangées ou aggravées pendant le traitement par des bloqueurs de puberté, en particulier chez les adolescentes natales.

Malgré le manque de preuves, les interventions hormonales et chirurgicales se multiplient. Elles vont au-delà du « protocole hollandais » expérimental en :

  • Encourageant une transition sociale précoce, explicitement découragée par le protocole néerlandais.

  • l’appliquant aux jeunes ayant une dysphorie de genre débutant à l’adolescence, une population non incluse dans l’étude néerlandaise.

Ils en parlent

Thomas Steensma est l'un des co-auteurs des 2 études ayant documenté ce protocole. Il est psychologue, chercheur principal et membre de l'équipe responsable des patients du Centre d'expertise sur la dysphorie de genre, au Centre médical universitaire à Amsterdam.

« Des recherches supplémentaires sont vraiment nécessaires, et absolument nécessaires. Nous ne savons pas si les études que nous avons réalisées dans le passé peuvent encore s'appliquer à notre époque. Beaucoup plus d'enfants s'inscrivent [pour des soins d’affirmation de genre], et ils ont également un profil différent. Nous menons des recherches structurelles aux Pays-Bas. Mais le reste du monde adopte aveuglément nos recherches. Alors que tout médecin ou psychologue qui s'engage dans les soins de santé transgenres devrait se sentir obligé de procéder à une évaluation appropriée avant et après l'intervention

Nous ne savons tout simplement pas [si les hormones sexuelles contraires dès 15-16 ans] affectent la fertilité des garçons et des filles. Peu de recherches ont été menées sur le traitement par des bloqueurs de puberté et des hormones sexuelles contraires chez les jeunes. C’est pourquoi il est également considéré comme expérimental. Nous sommes l’un des rares pays au monde à mener des recherches continues sur ce sujet. »

Il est urgent de mener davantage de recherches sur la prise en charge des jeunes transgenres : « D'où vient l'afflux massif d'enfants ? », AD, 27 février 2021

Merci pour votre intérêt

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