Focus sur les études menées sur cette thématique
Les revues systématiques existantes sur la médecine du genre chez les jeunes montrent que les études sur les bloqueurs de puberté et hormones sexuelles croisées comportent de multiples faiblesses méthodologiques : absence de groupe témoin, présence d'un traitement concomitant rendant difficile l'isolement des effets du traitement étudié, biais de sélection, proportion élevée de participants qui abandonnent l'étude au fil du temps, très peu de suivi à long terme ...
« Chaque revue systématique des preuves à ce jour, y compris celle publiée dans le Journal of the Endocrine Society, a révélé que les preuves des bienfaits des interventions hormonales sur la santé mentale des mineurs étaient d’un niveau de certitude faible ou très faible. »
Youth Gender Transition Is Pushed Without Evidence, Wall Street Journal, 13 juillet 2023 (entièrement disponible ici)
Nombre d’études, particulièrement médiatisées et ayant influencé les politiques de santé aux US, sont vivement critiquées, de manière fondée.
Par exemple, Jack Turban, un chercheur américain militant très apprécié des médias, a exploité de multiples manières un échantillon de données biaisé : l'US Transgender Survey 2015, enquête de commodité en ligne qui a été promue par des sites de promotion de la transition. l’US. Les problèmes d'échantillonnage sont décrits dans l'article Science Vs de Singal traduit en français, étude 6).
En savoir plus sur les études de Turban :
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Jack Turban's bogus science, Malcolm Clark, The Glinner Update, 5 août 2022 ;
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Advocate Rather Than a Scientist’: The Compromised Research of Child Gender-Transition Doctor Jack Turban, Caroline Downey, National Review, 16 août 2022.
Exemples d’études médiatisées et critiquées
(Liste non-exhaustive : voir liste des études critiquées, un extrait de critique est indiqué pour chacune des études).
Sur les soins d’affirmation de genre, en général
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The Evidence for Trans Youth Gender-Affirming Medical Care par Dr Jack Turban, Psychology Today, janvier 2022 : Turban y a passé en revue 16 études sur l’impact des soins médicaux affirmant le genre pour les jeunes transgenres. Il en conclut que les soins médicaux affirmant le genre se traduisent par une meilleure santé mentale.
Critiqué par Leor Sapir, qui reprend point par point les études citées : The Distortions in Jack Turban’s Psychology Today Article on ‘Gender Affirming Care’, traduit en français.
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What does the scholarly research say about the effect of gender transition on transgender well-being?, Cornell University, 2018.
Critiqué : par Cederblom : What we know about “What We Know", medium ; Horvath : Activist-driven transgender research methods are reckless and will lead to harms, ResearchGate ; Singal, The media is spreading bad trans science, UnHerd, (page 3), en français.
Sur la contagion sociale
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Sex Assigned at Birth Ratio Among Transgender and Gender Diverse Adolescents in the United States, Turban et al., août 2022. Selon certains partisans de l’hypothèse de la contagion sociale, l’effet existe surtout, voire exclusivement, chez les adolescentes. Cependant, Turban constate que plus de garçons que de filles se sont identifiés comme trans en 2017 (1,5 garçon pour chaque fille) et 2019 (1,2 garçon pour chaque fille). Ainsi, conclut-il, l’hypothèse de la contagion est fausse.
Critiqué de toutes parts, y compris par des personnes favorables aux soins d’affirmation de genre ; exemple : Lett, Everhart, Streed, Restar, Science and Public Health as a Tool for Social Justice Requires Methodological Rigor: A Response to Turban et al., août 2022, Sapir, A New Low, 5 août 2022.
À noter que cette étude a été très médiatisée : exemple : On ne devient pas trans par « pression sociale » prouve une étude sur la dysphorie de genre, Mademoizelle, 16 août 2022.
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Age of Realization and Disclosure of Gender Identity Among Transgender Adults, Turban et al., mars 2023. Turban se sert des données d’une enquête américaine de 2015 sur les jeunes transgenres pour prétendre trouver des preuves contre la dysphorie de genre à apparition rapide (ROGD).
Critiqué par Littman, Sapir et Biggs : The U.S. Transgender Survey of 2015 Supports Rapid-Onset Gender Dysphoria: Revisiting the “Age of Realization and Disclosure of Gender Identity Among Transgender Adults”.
Sur la santé mentale
Actuellement (sept. 2024), les études les plus citées dans les médias sont : Chen 2023 et Tordoff 2022.
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Pubertal Suppression for Transgender Youth and Risk of Suicidal Ideation, Turban et al., mars 2020. Qualité faible par la revue systématique Taylor et al. 2024.
Critiqué par Biggs : Puberty Blockers and Suicidality in Adolescents Suffering from Gender Dysphoria. Le Dr Turban n’a pas répondu à cette critique dans le domaine scientifique, mais est allé sur le circuit médiatique pour promouvoir ses conclusions : il a publié une chronique sur ses implications pour la politique de santé dans le New York Times (avril 2020).
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Review: Puberty blockers for transgender and gender diverse youth – a critical review of the literature, Rew et al., janv. 2021
Critiqué par Clayton et al. dans la même revue : Commentary: The Signal and the Noise (...) et par SEGM, The Signal—and the Noise—in the Field of Gender Medicine.
Sur la détransition
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Regret after Gender-affirmation Surgery: A Systematic Review and Meta-analysis of Prevalence, Bustos et al., mars 2021. Cette revue conclut que « Sur la base de cette revue, il existe une prévalence extrêmement faible de regret chez les patients transgenres ».
Critiqué par Cederblom : At what point does incompetence become fraud? ; par Exposito-Campos et D’Angelo dans une lettre à l'éditeur ; par Singal, The media is spreading bad trans science (traduit en français, avril 2023) ; par Bewley, Regret after Gender-affirmation Surgery: A Systematic Review and Meta-analysis of Prevalence. Plast Reconstr Surg Glob Open, sept. 2022
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Factors Leading to “Detransition” Among Transgender and Gender Diverse People in the United States: A Mixed-Methods Analysis, Turban et al., juin 2021. Cette étude, à laquelle seules des personnes s’identifiant trans pouvaient répondre (excluant donc toute personne ayant détransitionné et ne s’identifiant plus transgenre), mentionne que « Parmi les adultes avec dysphorie de genre ayant des antécédents de détransition, la grande majorité a déclaré que leur détransition était motivée par des pressions externes ». Cette étude est mise en avant par tous les médias pour affirmer que la détransition est due à la transphobie. Cette étude figure également dans la note de cadrage de la Haute autorité de santé, septembre 2022.
Critiqué par des détransitionneuses : An open letter, avril 2021 ; par Singal, The media is spreading bad trans science (traduit en français, avril 2023).
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The Amsterdam Cohort of Gender Dysphoria Study (1972-2015): Trends in Prevalence, Treatment, and Regrets, Wiepjes et al., avril 2018. Les dossiers médicaux de toutes les personnes (6 793 personnes) qui ont fréquenté la clinique d’identité de genre d’Amsterdam de 1972 à 2015 ont été examinés rétrospectivement. L’étude conclut que « Le pourcentage de personnes qui ont regretté une gonadectomie est resté faible et n’a pas montré de tendance à augmenter ». Cette étude qui est mise en avant pour affirmer que la détransition concerne moins de 1 % de personnes.
Critiqué par Our Duty, Transition Regret: Numbers and reasons ; Reuters, Why detransitioners are crucial to the science of gender care, décembre 2022 ; Cohn, The Detransition Rate Is Unknown, Archives of Sexual Behavior, juin 2023.
Une bonne partie de ces études est largement mise en avant par la grande majorité des grands médias, comme (liste non exhaustive) :