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Vrai ou faux ?

Vrai ou faux ?

« Les bloqueurs de puberté :

  • sont entièrement réversibles,

  • c’est un bouton pause, qui permet de gagner du temps pour réfléchir,

  • sont sûrs, car utilisés depuis des dizaines d'années. »

Faux

« Ils permettent de gagner du temps pour réfléchir »

C’était la raison initiale de leur utilisation, mais cela est contredit par le Cass Review (examen des services de genre pour mineurs en Angleterre) : « Les bloqueurs de puberté ne permettent pas de gagner du temps pour réfléchir, étant donné que la grande majorité de ceux qui commencent la suppression de la puberté continuent avec les hormones masculinisantes/féminisantes, surtout s'ils commencent plus tôt dans la puberté. C'est sur la base de cette constatation que la Haute Cour dans l'affaire Bell contre Tavistock a suggéré que les enfants/jeunes devraient comprendre les conséquences d'un parcours de transition complet pour pouvoir consentir au traitement avec les bloqueurs de puberté » (point 14.25. en savoir plus : extraits de l’arrêt de la Haute Cour de Justice, déc. 2020, en français).

 

Selon le Cass Review, « il existe également des inquiétudes selon lesquelles les bloqueurs pourraient modifier la trajectoire du développement psychosexuel et de l'identité de genre (point 83). La maturation cérébrale peut être temporairement ou définitivement perturbée par l'utilisation de bloqueurs de la puberté, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur la capacité du jeune à prendre des décisions complexes comportant des risques, ainsi que des conséquences neuropsychologiques potentielles à plus long terme. (point 14.38) Si un jeune est déjà sous bloqueurs de puberté, il devra prendre la décision de consentir aux hormones masculinisantes/féminisantes à un moment où son développement psychosexuel a été suspendu, et peut-être avec peu d'expérience de sa puberté biologique (point 16.31) ».​​​​​​​​​​

Sallie Baxendale, professeure de neuropsychologie et auteure d’une revue des impacts de la suppression de puberté sur la fonction neuropsychologique (2024)

« Le cerveau subit un recâblage important pendant la puberté, créant la capacité adulte de penser de manière nuancée et de prendre des décisions complexes (...) Les changements dans le cerveau permettent également à l’identité sexuelle de se développer.  (...) La puberté est le processus neurodéveloppemental qui littéralement construit l'architecture neuronale qui permet aux personnes de réfléchir à des questions complexes et nuancées. Bloquer la puberté empêche le recâblage crucial du cerveau qui sous-tend la capacité à prendre des décisions complexes. Les bloqueurs de puberté peuvent donner aux enfants le temps de réfléchir, mais ils les privent simultanément de leur capacité à le faire. »

  • ​​​​​​​​​​​Plutôt que d’un bouton « pause » il s’agirait plutôt d’un bouton « play » pour continuer dans le parcours de médicalisation, avec des changements physiques irréversibles et avec un impact sur la fertilité.

  • En comparaison, la plupart des études de suivi indiquent qu’une grande partie des enfants avec un trouble de l’identité sexuelle dans l’enfance ne répondent plus aux critères diagnostiques une fois qu’ils ont traversé la puberté naturelle. (ex : Singh et al. 2021). La fluidité de la notion d'« identité de genre » dans l'enfance et l'adolescence semble se confirmer, selon de nouvelles études (Bachmann et al. 2024, Rawee et al. 2024).

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« Ils sont entièrement réversibles »

Ce qui est réversible, c’est qu’à l’arrêt des bloqueurs, les hormones sexuelles sont de nouveau produites (avec un temps de retard), et la puberté naturelle devrait pouvoir se poursuivre, si le jeune ne poursuit pas par des hormones sexuelles croisées : mais nous l’avons vu, la majorité poursuivent par des hormones sexuelles croisées, induisant des changements physiques irréversibles et avec un impact sur la fertilité (de Vries et al (2011), Wiejpes et al (2018), Brick et al (2020), Carmichael et al (2021)).

 

Désynchronisation des hormones sexuelles et des hormones de croissance

La puberté est un processus qui se produit dans une fenêtre temporelle définie, durant laquelle le couplage entre hormones sexuelles et hormones de croissance jouent un rôle essentiel dans le développement des os, du cerveau et du bassin : selon l’endocrinologue  Michael K. Laidlaw, « Les bloqueurs de puberté perturbent et découplent le moment de la libération de ces hormones. Par conséquent, leurs actions ne sont pas synchronisées au cours du développement pubertaire ».

Si le jeune poursuit par des hormones sexuelles croisées, il vivra sa puberté dans l’autre sexe, mais nous ne savons pas si elles permettront un développement équivalent, sans conséquences négatives sur son développement physique ou cognitif, car les revues systématiques (ex : Taylor et al. 2024, Ludvigsson et al. 2023) montrent que nous n’avons pratiquement pas de données à moyen terme et pas de données à long terme sur les jeunes qui ont suivi ce parcours.

Et sur le plan cognitif ?

La Pre Sallie Baxendale a examiné la littérature scientifique sur les impacts cognitifs de la suppression pubertaire chez les animaux ou les humains ; elle a identifié 16 études. Les résultats montrent qu' « Il n'existe aucune preuve que les effets cognitifs soient totalement réversibles après l'arrêt du traitement [bloqueurs de puberté]. Aucune étude humaine n'a systématiquement exploré l'impact de ces traitements sur la fonction neuropsychologique avec une base de référence et un suivi adéquats. Il existe des preuves d’un impact néfaste de la suppression pubertaire sur le QI chez les enfants. »

 

Blocage du bassin des jeunes filles

Selon l’endocrinologue  Michael K. Laidlaw , si une jeune fille prend des bloqueurs de puberté dès le début de sa puberté naturelle, « son bassin sera "gelé" dans une configuration enfantine. On ne sait pas si l’arrêt des bloqueurs de puberté à un certain âge pourrait encore laisser une fenêtre d’opportunité au bassin féminin pour atteindre une configuration optimale pour donner naissance à un enfant lorsqu’elle sera adulte ».

Impact sur les testicules

Une étude préliminaire de la clinque Mayo a établi la plus grande collection d’échantillons testiculaires pour les patients âgés de 0 à 17 ans, y compris ceux avec  dysphorie de genre qui ont ou n’ont pas encore reçu de traitement de blocage de la puberté : elle a rapporté une « atrophie légère à sévère des glandes sexuelles chez les enfants traités par bloqueurs de puberté », ce qui «  soulève une préoccupation potentielle concernant la « réversibilité » complète et l'aptitude à la reproduction des  cellules souches spermatogoniales ».

​« Ils sont utilisés depuis des dizaines d’années, on a du recul »

C’est vrai, mais il y a une différence de taille : dans ce cas, ils sont prescrits pour retarder une puberté précoce (apparaissant avant 9-10 ans), afin de permettre une trajectoire développementale normale. Lorsqu’ils sont utilisés pour bloquer une puberté normale, ils empêchent une trajectoire développementale normale.

Dr Hilary Cass, auteure du Cass Review : entretien radio WBUR (10 mai 2024, avec transcription)

« Et il y a eu des études approfondies sur l'utilisation des bloqueurs de puberté juste pour arrêter cette puberté très précoce. Et puis, lorsque leur puberté reprend à un moment ultérieur, toutes les études à long terme ont été très rassurantes, c'est pourquoi ils sont autorisés pour ce groupe.

C'est une situation très différente d'un jeune dont les hormones connaissent les augmentations normales attendues durant la puberté, et de mettre cela en pause.

Parce qu'au cours de la puberté, toutes sortes de choses se passent. Votre cerveau se développe très rapidement. Vous développez ce qu'on appelle votre fonction exécutive, qui vous permet de faire face à des résolutions de problèmes complexes, à des capacités de jugement complexes. Et vous développez également votre sexualité et votre identité. Et nous ne savons tout simplement pas ce qui se passe si vous mettez des freins sur tout cela. »

« Les médecins constatent que les enfants sous bloqueurs vont beaucoup mieux »

Les médecins qui prescrivaient de la chloroquine à leurs patients contre le COVID-19 assuraient également que leur état s’améliorait. Mais dans la médecine fondée sur les preuves, les avis d'experts, bien qu'importants, ne se situent pas au sommet de la pyramide des preuves.

 

En effet, ce qui occupe la place la plus élevée dans cette hiérarchie, ce sont les revues systématiques : elles regroupent et analysent de manière rigoureuse et reproductible les résultats de multiples études primaires sur un même sujet. Elles permettent d'obtenir une synthèse robuste et fiable des meilleures preuves disponibles.

pyramide preuves transidentité dysphorie de genre.png

Quels sont les résultats de ces revues systématiques ?

Les gouvernements de la Suède, l’Angleterre et la Finlande ont commandé des revues systématiques sur les effets des bloqueurs de puberté sur la santé mentale. Toutes concluent que la base de preuves est de faible qualité : cela signifie qu'il existe une incertitude quant à savoir si les bénéfices à long terme l'emportent sur les risques. 

Le système de santé anglais indique sur son site (avril 2024) que :

« Les bloqueurs de puberté ne sont pas disponibles pour les enfants et les jeunes en cas d'incongruité de genre ou de dysphorie de genre, car il n'existe pas suffisamment de preuves de sécurité et d'efficacité clinique ».

Le Cass Review souligne que la revue systématique sur les bloqueurs de puberté commandée par l'examen n'a trouvé « aucune preuve que les bloqueurs de puberté améliorent l'image corporelle ou la dysphorie, et des preuves très limitées de résultats positifs pour la santé mentale, qui, sans groupe témoin, pourraient être dus à un effet placebo ou à un soutien psychologique concomitant ».

​​L'effet placebo peut avoir un impact important étant donné le contexte. Prenons le cas d'une préado en détresse de genre : les bloqueurs de puberté sont célébrés par les médias, les réseaux sociaux, pros de santé, présentés comme « salvateurs », solution à tous ses problèmes, tandis qu'en parallèle, toute autre approche (ex : psychothérapie) est présentée comme nocive. On fait par ailleurs croire aux jeunes que sans ces bloqueurs, ils se suicideront.

Il n'est pas surprenant que l'adolescente ressente un soulagement émotionnel lorsqu'elle reçoit kes bloqueurs, ou au contraire une détresse lorsqu'elle suit une psychothérapie, et ce indépendamment des effets réels de ces 2 traitements. (en savoir plus : Clayton, 2022).

Dans une récente étude (Gosling, 2022), une chercheuse a utilisé les données longitudinales disponibles en les comparant à l'effet placebo tel qu'observé dans un groupe similaire d'adolescents, concluant que « L'analyse des recherches actuelles démontre que les médicaments liés au genre, sous la forme de bloqueurs de puberté et hormones sexuelles croisées, ne sont pas meilleurs que la prise d'un placebo pour affecter positivement la santé mentale des adolescents. Les données disponibles limitées suggèrent qu'ils pourraient être pires. »

➥ En savoir plus : Déconstruire les mythes sur les bloqueurs de puberté par Genspect, 2 mars 2025

Merci pour votre intérêt

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